Crédit photo : Tolga Ulkan (Unsplash).
Marina Gruslin, didacticienne, spécialiste de l’environnement et des sciences sanitaires, était invitée à faire discuter des futurs professeur·es d’EPS autour de la démarche One Health. Elle était accompagnée d’Aude Chartier Vallart qui a proposé une mise en situation sensorielle et perceptive adaptée de la sophrologie.
One World, One Health, un monde, une santé.
« Née au début des années 2000, [cette démarche] promeut une approche intégrée, systémique et unifiée de la santé publique, animale et environnementale, aux échelles locales, nationale et planétaire. » Il s’agit d’une vision unifiée, holistique, de la santé. (Source Wikipédia.)
Observer notre présence vivante
Nos société ont fortement valorisé les activités mentales, nous avons appris à laisser nos corps des heures sur des chaises et à activer intensément notre esprit. Nous avons ainsi relativement peu l’habitude d’observer notre état corporel dans notre quotidien.
Pour approcher notre propre santé, et la présence du vivant en nous, nous avons commencé par des exercices senso-perceptifs de notre propre présence : debout, yeux fermés, la conscience de notre corps vivant (verticalité et équilibre, mouvements du cœur, circulation de l’air, pétillements, bruits internes). Et la conscience de la manière dont l’extérieur nous touche : le froid ou la chaleur, la densité du contact de l’air, le vent, les bruits d’oiseaux, de voitures, la présence des autres…
Les corps, nos sens, sont en interactions permanentes avec l’environnement, l’air, l’eau, le sol et les autres êtres vivants. Ces interactions peuvent impacter la santé humaine (directement ou plus insidieusement) et celle des autres vivants. L’impact humain peut aussi affecter celle de l’environnement. La bonne santé de l’environnement = bonne santé des humains et du vivant !
L’éducation à la santé & la promotion de la santé
Le concept "santé" est complexe, il se base souvent sur les facteurs de santé. De même pour l’environnement, le concept est flou, souvent vu comme la nature dans les conceptions, la biodiversité terrestre ou marine (+) ou les impacts : air, eau, sols ou enjeux climatiques (-). La santé environnementale met les deux concepts en interaction.
L'éducation à la santé concerne les ODD suivants :
ODD 3 santé et bien-être
ODD 4 éducation de qualité
ODD 12 consommation et production responsable
ODD 13 lutte contre les changements climatiques
One Health
La démarche One Health questionne les interactions entre les humains, les autres êtres vivants et l’environnement. Nous l’avons discutée avec les futurs enseignant·es d’EPS à partir d’une fresque qui mettait tout le monde en scène : les humains, les éléments paysagers et de santé, les animaux, un photolangage issu de notre outil « forêts » et des objets du quotidien.
Nous, les humains
Nous avons des points communs mais nous sommes toustes différents (il, elle ou iel). Tous les êtres vivants ont de l’ADN et de l’ARN, sont constitués de cellules… Mais les capacités de nos systèmes immunitaires peuvent varier pour certaines pathologies, variabilités génétiques (allergies, obésité, covid ou pour certains cancers). Reconnaissance de l’épigénétique. Inclusion de tous et de toutes nos différences dans la prévention (langues, poids et tailles, handicaps, cultures, philosophies et religions, précarité, conditions familiales et sociales…).
Les éléments paysagers, la santé (fresque + photos)
Nous vivons dans des milieux différents, rural, urbain, avec une qualité d’air, d’eau, de sol et de biodiversité différentes. Nos sens peuvent nous alerter sur la qualité de ces éléments.
Liens de causalité, incertitudes, principe de précaution/prévention
Les études épidémiologiques apportent des réponses scientifiques et aussi des incertitudes. Il s’agit de risques (probabilités). Le risque 0 n’existe pas, le risque fait partie de la vie (et ce depuis notre vie fœtale. Il varie avec l’âge et le genre, nos milieux de vie, nos habitats…). Quels sont nos risques subis, nos risques choisis ? L’éducation veut (peut ?) agir sur les comportements individuels et collectifs face aux risques, encore faut-il en être informé. Les expositions aux risques varient, les doses varient, leurs effets également. Ceux-ci peuvent être immunitaires, mutagènes, cancérigènes, tératogènes, il y a des effets cocktails… Tout cela affecte le bien-être et la santé physique et mentale.
Notre responsabilité n’est pas qu’individuelle
Nous avons des responsabilités structurelles : santé scolaire, sécurité bien-être / écoles elles-mêmes, institutionnelle (plusieurs ministres de la santé), sociétale (écrans), mondiale (les enjeux climatiques et eco-anxiétés ou évènementielles (risques majeurs séismes, choléra).
En Belgique
Au niveau institutionnel, trois projets One Health sont en cours :
La lutte contre la résistance antimicrobienne
Les inégalités en matière de santé
Vers un système alimentaire durable (voir notre outil "alimentation")
Article du SPF santé publique, sécurité de la chaîne alimentaire et environnement :
Réseau belge One Health / Belgian One Health Network :
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